Le temps passe vite, mais pas assez vite à mon goût. Si j’admire l’optimisme de Blanche-Neige qui chantait avec naïveté « un jour mon prince viendra », mon refrain est tout autre et prend des airs de « l’été viendra-t-il ? ». J’essaie de ne pas désespérer. Je regarde vers des jours plus ensoleillés, plus chauds, plus simples.
Rien n’empêche, de s’arrêter dans des boutiques de maillots de bain pour essayer un monokini, un bikini, un multikini et de trouver un chapeau assorti aux gougounes placées en vitrine.
Rien n’empêche de dévoiler ses kilos en trop – causés par l’abus de chocolats chauds avec crème fouettée et copeaux de chocolats à volonté en plein milieu de la nuit – en enfilant un maillot rose fluo avec rembourrage et culotte échancrée.
Rien n’empêche de penser aux vacances de rêve, au sable brulant qui colle aux fesses, aux moustiques qui s’acharnent sur moi, à moi qui sert d’anti-moustique pour les autres, à la canicule de midi, à la mer et aux vagues toujours trop impressionnantes.
Rien n’empêche de chercher une chemise hawaïenne avec comme motifs des palmiers et des noix de coco pour son homme en plein hiver même si c’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin, c’est difficile.
Rien n’empêche, le temps d’un instant, de se laisser porter par un fond de musique estival dans un magasin de maillots de bain aux prix déroutants, de prétendre vouloir en acheter juste histoire d’oublier l’hiver et ses tempêtes imprévisibles, d’oublier que dans quelques minutes, il va falloir se rhabiller, porter des couches infinies de tissu, qui nous couvrent jusqu’au bout des ongles pour affronter l’hiver qui, lui, ne se prive pas de défiler nu.
Une nana qui aime les fringues
Par Bakoly Rakotomalala
Photographe et auteur du blog « Des grains de sable », de leçons non apprises et de petits coups de folie bien trop nombreux
Son blog : www.desgrainsdesable.com
Son site photo : www.lapalettek.com